L'asthme est une affection inflammatoire des poumons dans laquelle les voies respiratoires se rétrécissent. Cette maladie est caractérisée par des périodes dites chroniques, c’est-à-dire récurrentes de toux, d’essoufflement, d’oppression thoracique et de respiration sifflante. Étant donné que ce trouble entraîne une gêne respiratoire, il peut être dangereux et nécessite une surveillance et un traitement médical. Cela permet de contrôler efficacement les symptômes et de réduire le nombre d'attaques asthmatiques, mais certains patients préfèrent également recourir à des remèdes naturels pour gérer leurs symptômes.
Une étude multicentrique canadienne conclut qu'un tiers des patients asthmatiques examinés n'ont pas ou plus d'asthme du tout
Il arrive que des patients ayant des affinités en ligne viennent au cabinet avec des nouvelles médicales dont ils n'ont eux-mêmes jamais entendu parler. Celui-ci est très actuel : apparemment, de nombreux patients adultes ne souffrent pas vraiment d'asthme. Les chercheurs ont maintenant découvert qu'environ un adulte sur trois souffrant d'asthme diagnostiqué peut ne pas avoir de maladie pulmonaire chronique du tout. En conséquence, de nombreuses personnes asthmatiques pourraient vivre sans médicaments contre l'asthme.
Un patient asthmatique sur trois n'a-t-il pas besoin de médicaments ?
Cela a été fait assez rapidement : l'étude canadienne dont on parle ici a été publiée dans le réseau JAMA. Sur heilpraxisnet.de, portail spécialisé pour la naturopathie et la santé, selon sa propre présentation, il a déjà été reçu après quatre jours. Deux jours plus tard, le portail médical SpringerMedizin.de, en a également fait état. De quoi s'agit-il ? On sait peu de choses sur le taux de rémissions spontanées de l'asthme bronchique chez l'adulte. Il en va de même pour la stabilité du diagnostic une fois posé. Un groupe d'auteurs dirigé par des scientifiques de l'Institut de recherche de l'hôpital d'Ottawa : université d'Ottawa, Canada a donc étudié le sort d'adultes sélectionnés au hasard et ayant reçu un diagnostic d'asthme : est-il possible d'exclure le diagnostic dans certains d'entre eux pour le moment et d'arrêter le traitement de l'asthme sans risque ?
203 des 613 participants qui ont terminé l'étude n'avaient pas d'asthme détectable, donc, un patient sur trois.
Étude de cohorte prospective avec 613 participants
Examinez de plus près l'étude de cohorte prospective et multicentrique, elle s'est déroulée sur quatre ans dans les dix plus grandes villes du Canada. Les participants ont été recrutés par le biais d'entretiens téléphoniques aléatoires. Les critères d'inclusion étaient : sur plus de 16 000 personnes interrogées, 1 026 répondaient à ces critères, soit 6 %. 701 d'entre eux ont accepté de participer à l'étude. 613 sujets avaient finalement suivi le protocole complet de l'étude et pouvaient être inclus dans l'évaluation. Des informations ont été obtenues auprès des médecins des participants sur la manière dont ils avaient procédé pour établir le diagnostic de l'asthme. Au début de l'étude, 87 % des participants prenaient des médicaments contre l'asthme, et près de la moitié prenaient des médicaments de contrôle quotidien.
Réévaluation avec maîtrise de soi
La réévaluation a été effectuée au moyen de mesures du débit de pointe à domicile, de la surveillance des symptômes, de la spirométrie et de tests de provocation bronchique répétés. Le principal critère d'évaluation de l'étude était la proportion de patients ayant reçu un diagnostic d'asthme exclusif. L'exclusion de la présence d'asthme a été définie comme l'absence, après l'arrêt de tout médicament contre l'asthme et un diagnostic alternatif par un pneumologue de l'équipe d'étude. Les auteurs de l'étude ont utilisé les critères suivants pour établir un diagnostic d'asthme.
Provocation bronchique répétée avec spirométrie normale
Si la provocation bronchique par la méthacholine inhalée : MIC était négative, le médicament de contrôle des glucocorticoïdes inhalés et des bronchodilatateurs à longue durée d'action était réduit de 50 %. Les patients étaient réadmis après trois semaines et, si aucun symptôme d'asthme n'était apparu, le test CMI était répété. Si le résultat était positif, le diagnostic d'asthme était considéré comme confirmé. Dans le cas négatif, la médication à long terme a été complètement interrompue et la procédure a été répétée en conséquence après trois semaines supplémentaires. Par la suite, le diagnostic d'asthme a finalement été soit confirmé : n = 410, 67 %, soit exclu : n = 203, 33 %. Pour les sujets qui ont été soulagés de leur diagnostic, un an de suivi clinique a suivi avec des tests de provocation répétés.
Un résultat positif a été obtenu pour 22 participants. Seuls, six d'entre eux ont repris leur traitement contre l'asthme en raison des symptômes existants. Sur les 181 patients qui ne présentaient aucun signe d'asthme même après un an, un sur quatre avait auparavant inhalé quotidiennement des contrôleurs. Aucun effet secondaire majeur n'est à prévoir. Toutefois, il convient d'éviter si possible l'utilisation inutile de médicaments, comme le soulignent également les auteurs canadiens.
Des interprétations erronées des résultats présumés de l'asthme se produisent
Les médecins de l'étude ont également découvert des interprétations erronées des résultats apparents sur l'asthme. Douze patients : deux de la cohorte totale n'étaient pas asthmatiques, mais souffraient d'une maladie cardiorespiratoire grave, notamment d'une maladie coronarienne, 4 x ainsi que d'une sténose sous-glottique et d'une bronchectasie, 2 x chacun. Les morbidités inoffensives diagnostiquées par les médecins de l'étude comprenaient la rhinite allergique et la maladie du reflux.
Remise ou mauvais diagnostic
La question reste de savoir quels patients sont maintenant en rémission et quels patients n'ont jamais vraiment développé d'asthme à cause d'un mauvais diagnostic. Malheureusement, il est impossible de répondre sérieusement à cette question, car seule la moitié des patients qui n'ont plus d'asthme a subi une limitation réversible du débit d'air pour confirmer le diagnostic. Selon les auteurs, on peut supposer une rémission spontanée au moins chez les 24 patients qui ont été certifiés sur la base de tests de la fonction pulmonaire comme ayant un asthme qui n'était plus détectable dans l'étude. Soit dit en passant, le test de limitation réversible du débit d'air, qui est expressément recommandé par les directives, n'a été effectué que très rarement. Il est intéressant de noter que parmi les participants à l'étude dont le diagnostic d'asthme a été confirmé, le taux du test initialement effectué était de 56 %, dans le groupe des, mais pas ou plus asthmatiques 44 %.